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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 10:39
http://www.entrecongolais.com/congo-diaspora-musique-david-tochino-une-voix-de-stentor
Congo-Diaspora-Musique : David Tochino, une voix de stentor
 
Congo-Diaspora-Musique : David Tochino, une voix de stentor

L’artiste-musicien d’origine congolaise David Tochino, de son vrai nom David Biniakounou, basé en France depuis bientôt trois décennies, demeure l’une des voix les plus puissantes de la Rumba congolaise. Portrait.

« Ce qui est super chez David Tochino, c’est que l’âge n’a aucun impact sur sa voix », chante Jackson Babingui, musicien congolais lui aussi basé en France. Et pourtant peu de Congolais le connaissent. Injustice. Que ce soit en français, en lari ou en lingala, les mélodies que distille  David Tochino résonnent tels les roulements d’un tam-tam nocturne, venants du fin fond de son kongo natal. Oui, quiconque a écouté la chanson « Kinkala », extrait de l’album Tsi Yala d’Audrey Miz, sera sans aucun doute émerveillé non seulement par la qualité du texte mais aussi par cette voix de stentor. Chez David Tochino, il y a du Pamelo Mounka, du Célestin Nkouka et du Théo Blaise Kounkou. En somme, une synthèse parfaite de la quintessence de la Rumba congolaise.

Auteur de pas moins de cinq albums, le plus Normand des Congolais est une bête de travail. Chez lui, pas de demi-mesures ni de fausses notes. Une chanson peut lui prendre des semaines, des mois de travail. « Le travail, toujours le travail, et encore le travail », a-t-il l’habitude de dire. Arrangeur hors pair, percussionniste, David Tochino est à l’aise aussi bien dans la Rumba que dans le Zouk, le Soukous et la Salsa. Il sait pertinemment que de la confusion jaillit l’amour. Le vrai amour. La pureté, quelle qu’elle soit, le répugne.

 Animateur-formateur en percussions pour enfants ou adultes à l’Institut médico-éducatif, dans des écoles ou des centres de loisirs, etc, il encadre et gère l’orchestre DJEBEFOLA  en Normandie. Il ne ménage pas ses efforts pour faire briller la musique afro-antillaise dans sa région d’adoption.

A l’image de Stentor dans « L'Iliade » d'Homère, David Tochino constitue à lui tout seul un guerrier, au sens noble du terme, dont la voix de bronze lui permet de crier ses idées et préoccupations, aussi fort que cinquante hommes. Tout comme la déesse Héra qui utilise la force vocale et prodigieuse de Stentor pour stimuler l'ardeur et le courage de l'armée grecque lors du siège de Troie, les albums de David Tochino sont un magnifique stimulant pour la vie. La vie tout-court. Et ce ne sont pas ses amis des Bantous de la Capitale qui en diront le contraire.

« Patriote, David Tochino a été membre de l’orchestre de l’UJSC (Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise). C’est cette flamme « révolutionnaire » d’antan qui se réveille dans la chanson « Ce pays » quand il interpelle, depuis le Calvados, son peuple et ses politiques pour un Congo nouveau et prospère », écrit le littéraire Noel Kodia Ramata. Et de poursuivre : « Presque tous les aspects de la société mondaine congolaise se reflètent dans les textes de David Biniakounou Tochino. (…) L’incipit de l’opus « Tsi Yala », par exemple, va à l’encontre de la délinquance juvénile sur fond d’un habillement dévergondé au niveau de la jeunesse, dévalorisant ainsi la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), ce courant qui donne une certaine singularité à la société congolaise. »

Né en 1955 à Brazzaville, David Tochino a évolué auprès de Super Tembessa de Matoumbou, de Super Boboto et de l’orchestre de l’UJSC de Brazzaville dans les décennies 70-80. Sans oublier un passage chez les Bantous de la Capitale. Merci l’artiste !

 

Bedel Baouna

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