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2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 14:36

Congo-B : Parfait Kolelas, l’apprenti franc-maçon encore profane

Publié le Lundi 1 Août 2016

Dans sa conférence de presse du 29 juillet dernier, l’ancien candidat à l’élection présidentielle et président de la Codeha (Conférence des démocrates humanistes africains), Guy Brice Parfait Kolelas, a évoqué le silence, une notion immensément maçonnique. Décryptage. Une image constante : à chacune de ses apparitions, Guy Brice Parfait Kolélas draine les foules. Sa conférence de presse de jeudi dernier et sa présence à l’église Saint-Pierre Claver de Bacongo, dimanche, en témoignent. Dans cette effervescence, qu’a-t-il dit de nouveau et d’important à ses partisans? Elément de réponse : « Après le hold-up électoral du 4 avril dernier, nous avons choisi le silence comme posture politique, ce silence n’a jamais été un aveu de faiblesse ou de résignation… », a-t-il dit d’entrée de jeu. Non, monsieur Kolélas, le silence n’est pas un aveu de faiblesse. Et encore moins un bizutage. Bien au contraire, c’est l’autoroute de la transcendance. Le prélude à l’harmonie avec soi. Le silence est ce qui permet d’être réceptif aux autres, c’est-à-dire l’antichambre de l’action, par la totalité des mots. « Maintenant, nous voyons dans un miroir, obscurément : mais alors nous verrons face à face. Maintenant, je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. » (St. Paul-Corinthiens XIII. 12).

Lire aussi : Pour Parfait Kolelas, Sassou est un homme de qualité

Guy Brice Parfait Kolelas a-t-il été face à son miroir ? S’est-il observé, écouté dans le but d’être réceptif aux Congolais déboussolés et déroutés ? Pas si sûr ! Et pour cause : en décortiquant son message, l’on s’aperçoit vite que le silence dont parle Guy Brice Parfait Kolelas n’est pas vraiment silence mais mutisme. Un mutisme qui est fermeture et barrière à la révélation, à l’analyse politique. La dépréciation, pour tout dire. Le silence dénonce, le silence combat, le silence résout. Le mutisme, lui, est complice. N’est-ce-pas une contradiction doublée d’une arnaque politique que de parler d’un hold-up électoral, tout en ne le dénonçant pas avec des mots appropriés ? Avec Parfait Kolelas, on plonge dans La Case de l’Oncle Tom, le comble et le parangon de la résignation, quoi qu’il en pense. La suite de sa conférence de presse n’est que diversion et passe-temps. «… voir comment allait tourner le vent », s’est-il permis d’ajouter.

Une parole égarée

Oh opportunisme ! Un homme qui, à la moindre tempête, disparaît. Et attend que le vent tourne en sa faveur pour réapparaître. En matière d’amateurisme politique et communicationnel, on ne peut faire mieux. C'est quand le vent est violent que l'homme politique doit être à la barre pour changer le Cap et montrer le chemin. Dans un pays où les gens vivent sur le parvis du désespoir, où il devient de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible, de se « frayer un chemin entre le désespoir des uns et le cynisme des autres » ; dans un pays où l’homme politique n’apparaît plus comme un GPS ou une boussole mais un aventurier des mers, toute prise de parole devrait être un acte de réconfort, de conquête et d'amour. Guy Brice Parfait Kolelas n’a sans doute pas voulu rester à l’écart de la médiation qui se profile à l’horizon. Ses prises de paroles de ces derniers temps participent de l’opportunisme, sans plus. Pourquoi durant trois mois n’a-t-il pas demandé, à l’instar de Charles Zacharie Bowao, un dialogue inclusif sous l’égide de la Communauté internationale ? Il attend patiemment que les autres fassent démarrer le train de l’histoire pour qu’il le rattrape en cours de trajet. Conscient de ce que le vent pourrait tourner en faveur de l’opposition, dans les jours, les mois à venir, Parfait Kolelas multiplie les déclarations à l’emporte-pièce, comme pour masquer l’encéphalogramme plat dont il est victime. Et puis cette idée de demander une Grâce présidentielle à Denis Sassou Nguesso, pour Jean-Marie Michel Mokoko! Quelle mouche l’a piqué ! Si l’idée n’est pas mauvaise en soi, c’est la moralité de la personne à qui l’on demande cette Grâce qui pose problème. Parfait Kolelas ne peut pas dire qu’il y a eu hold-up électoral, donc vol, et en même temps demander à l’auteur du Hold-Up d’accorder une quelconque Grâce à un ancien adversaire (La Grâce n’est accordée qu’à une personne déjà condamnée et non à une personne détenue provisoirement). C’est du grand n’importe quoi. Le signe d’une improvisation chronique. « Il se moque vraiment des gens, ce monsieur Kolelas », tempête un homme politique de l’opposition, avant d’ajouter : « Mokoko lui-même préférerait mourir plutôt que de demander une Grâce à Sassou. De quoi Kolelas se mêle-t-il? Il a reconnu les résultats de la Cour constitutionnelle, il s’est tu, il doit donc continuer de se taire. Sa parole ne porte pas, elle est égarée. » Guy Brice Parfait Kolelas a un problème majeur : le manque de caractère. Du coup, rien de grave ni de pertinent ne jaillit de sa personne. Chaque fois qu’il prend la parole, c’est pour profaner le silence, ce beau temple. Bedel Baouna

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