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2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 14:32

http://www.entrecongolais.com/alain-akouala-fait-son-comeback-sur-les-reseaux-sociaux

Congo-B : Au secours, Alain Akouala revient -

Par Bedel Baouna

Publié le Mercredi 27 Juillet 2016

Congo-B : Au secours, Alain Akouala revient - Par Bedel Baouna Disparu de Facebook, ce réseau social qui lui a coûté la place d’ambassadeur du Congo en France, Alain Akouala ne reste pas pour autant inactif sur Twitter. Décryptage. De tout temps, il aura été sinon le ministre le plus populaire des différents gouvernements dont il a été membre, du moins le moins mal aimé des ministres de Sassou. Sa simplicité et extraversion lui valent de l’estime. Parler, commenter, Alain Akouala sait y faire. Même quand il s’agit de la Sape – cette grandiose philosophie -, le ministre des Zones économiques et spéciales y va sans paraphrases ni euphémismes. Ce mardi 26 juillet sur twitter, Alain Akouala était très actif. Avec ses mots à lui, il a exprimé son émoi à la famille du prêtre égorgé à Saint-Etienne du Rouvray, par les terroristes de Daesh. Et le ministre congolais de poser une question philosophique : « La guerre contre le terrorisme pourra-t-elle être gagnée en sacralisant et en sanctifiant les Droits de l’homme et Les Libertés individuelles ? » La question est orientée, fermée, et elle ne vous laisse pas la possibilité d’y répondre à la fois par une thèse et une antithèse. Pour Alain Akouala, la France ne gagnerait la guerre contre le terrorisme qu’en désacralisant les Droits de l’Homme et les Libertés individuelles. Chérirait-il les thèses de la Droite française, notre sapeur du gouvernement ? Pour rappel, en France, la loi sur le terrorisme a défrayé la chronique : pour les uns, cette loi est liberticide ; pour les autres, cette loi ne va pas assez loin. La réponse est venue de François Hollande : « Restreindre nos libertés n’apporterait pas d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. » Et pour cause : « Le principe de l'attentat, c'est qu'il est imprévisible ». Alain Akouala, par sa question, ô combien légitime, justifie en filigrane les états d’urgence, les fouilles systématiques, les écoutes téléphoniques, bref tout ce qui est aux antipodes des Droits de l’Homme et des Libertés individuelles. Les « îles sonnantes » pensent qu’une arme servant à défendre la démocratie ne peut être qu’une violence légitime. A contrario, une arme servant à combattre un dictateur est légitime. Soit ! Mais la violence, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, constitue toujours une négation de l'Humanité. « Aucun d’entre nous ne détient le monopole de la pureté d’intention », dixit Saint-Exupéry dans Lettre à un otage. Et d’ajouter : « Je respecte celui qui parcourt une autre route, s’il peine vers la même étoile… » Une mise au point qui résonne comme un garde-fou contre l’utilisation du « combat juste » en faveur de toutes les aventures totalitaires. Alain Akouala sait que les Droits de l'Homme et les Libertés individuelles sont ce qu'il y a de plus noble. Ces Droits ne peuvent être désacralisés sous quelque prétexte que ce soit. Une tentative de justifier la brutalité du pouvoir auquel il collabore Oh cohérence ! Par extension, il donne une once de légitimité à la violence du président qu’il porte au pinacle. Denis Sassou Nguesso, en effet, n’embastille-t-il pas ses opposants ? Ne les met-il pas sur écoute ? Ne les empêche-t-il pas de voyager ? Par métaphore, le pouvoir de Brazzaville fait preuve d’un terrorisme d’Etat et Alain Akouala devrait exprimer son émoi aux victimes de Sassou. Oui, entre le pouvoir de Brazzaville et le terrorisme, il n’y aurait, finalement, qu’une différence d’appréciation. Rétrospectivement, Alain Akouala devrait aussi dire son émotion à la famille du Cardinal Emile Biayenda, dont l’assassin court toujours et roule carrosse. Alain Akouala connaît bien cet assassin. Mais continuons de décortiquer les tweets d’Alain Akoula de ce mardi. Réagissant au soutien apporté par Bernie Sanders à Hillary Clinton, à Philadelphie, à l’occasion de la Convention des démocrates, Alain Akouala délaisse la question pour le jugement. « Le choix du candidat qui doit aller à la conquête de la Maison blanche n’a pas été si démocratique que cela. » aucun doute, notre ministre-sapeur fait allusion ici au scandale qui a précédé l’ouverture de la Convention, à savoir la démission de la présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz, après la publication par WikiLeaks de plus de 19 000 courriels semblant confirmer que la direction du parti avait une préférence pour Hillary Clinton et a cherché à saborder la campagne de Bernie Sanders. Alain Akouala verse ici dans l'anecdotique. La publication des courriels du parti démocrate, à laquelle la Russie ne serait pas étrangère, est une tâche d'huile mais n'enlève en rien la puissance de la démocratie américaine. Non, la démocratie n'est pas un acquis ! C'est une flamme qu'il faut maintenir allumer. La réaction d'Alain Akouala s'apparente-t-elle à une critique de la démocratie américaine ? Eh bien, non. Notre ministre a juste tenté un parallèle entre le scandale que vit le parti démocratique et les critiques (à juste titre) dont est l'objet Denis Sassou Nguesso. Peut-être que, derrière son constat, pourtant vrai, se cache une question : pourquoi étriller le Congo alors que la plus grande démocratie du monde use de magouilles? Le problème d'un thuriféraire, c'est de faire preuve de cécité volontaire. Alain Akouala sait pertinemment que Denis Sassou Nguesso a fait un hold-up électoral. Et comment le légitimer? C'est toute la tâche à laquelle il s'attèle, tant bien que mal. Bedel Baouna

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